J'ouvre un nouveau message pour y jeter pèle mêle tout ce qui concerne le passage de Mika au Canada en général et à la star académie en particulier
Une quarantaine de 2 semaines suivie par 2 autres semaines en tant que "directeur artistique" pour la mise en place de 2 tableaux sur les primes
On commence avec une intrusion dans le rendez vous hebdomadaire de ses fans via instagram , puis les interviews et les passages à l'académie (pour les nostalgiques .... )
A ce propos, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup moins de "bla bla" et plus de musique dans cette version Canadienne par rapport à ce qu'on nous proposait en France du temps de Nolwenn
On finira avec la retranscription des interviews dans les journaux
Allez c'est parti ....on est confinés encore 3 semaines et pas d'actu de Nolwenn à l'horizon , alors cap sur le Quebec !
(les interviews en Anglais ont des sous titres)
https://www.youtube.com/watch?v=pfuSxYREctY
https://www.youtube.com/watch?v=fE1z_dNF5Ak&t=19s
https://www.youtube.com/watch?v=YT15lnfmPmQ&t=1s
https://www.youtube.com/watch?v=C4DrXrXpmjU
https://www.youtube.com/watch?v=BfYPQGOa3h0
https://www.youtube.com/watch?v=VeplN4_sy6w&t=15s
https://www.dailymotion.com/video/x8072e6
https://www.dailymotion.com/video/x8074hg
Pour que les liens suivants fonctionnent il faut les copier en entier et les coller
(ils ne fonctionnent pas directement )
http://streamtvago.akamaized.net/media/v1/pmp4/static/clear/5481942443001/7f5f96e7-bc8c-4c46-a18c-9040231ae044/6ef181f3-c1a6-47ee-9ecc-9ae3008be11c/main.mp4?akamai_token=exp=1622328476~acl=/media/v1/pmp4/static/clear/5481942443001/7f5f96e7-bc8c-4c46-a18c-9040231ae044/6ef181f3-c1a6-47ee-9ecc-9ae3008be11c/main.mp4*~hmac=948e9df7b0b629f55350b5e107417ac8a34a46b1b33e57f76c9613126d60d841
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Les articles de presse
EN TANT QUE DIRECTEUR ARTISTIQUE DE STAR ACADÉMIE, MIKA A PRÉVU DE PASSER DEUX SEMAINES DE TRAVAIL INTENSES AVEC LES ACADÉMICIENS. OUTRE DES ATELIERS À L’ACADÉMIE ET LA MISE EN SCÈNE DE NUMÉROS EXTRAVAGANTS DANS LES VARIÉTÉS, IL SOUHAITE AUSSI ÉCHANGER ET INTERAGIR LE PLUS POSSIBLE AVEC JEUNES
Mika, vous êtes arrivé au Québec le lundi 8 mars. Comment se passe votre quarantaine?
Je m’habitue. Le premier jour, c’était comme être à Disneyland. J’étais au milieu du bois, dans la neige, dans une maison magnifique. Mais après 24 heures, j’ai ressenti un stress à l’idée d’être seul et de ne pas pouvoir sortir pendant deux semaines. Je n’ai pas dormi pendant trois jours. J’ai finalement franchi une nouvelle étape. J’ai dormi comme un bébé, un sommeil que je n’avais pas connu depuis des années. Je me rends compte que c’est un repos vraiment nécessaire. Je pense qu’on aurait tous besoin de faire ça au moins une fois par an.
Avez-vous regardé toutes les émissions de Star Académie depuis le début de la saison?
Je n’ai pas tout vu. Je pense que c’est important de ne pas tout regarder, sinon on arrive avec un regard biaisé. Je ne veux pas être conditionné, je veux arriver avec ma propre énergie et mes propres idées. Je trouve les quotidiennes intéressantes, car je peux voir comment parle tel Académicien, comment boit un autre ou comment une rigole. Je peux aussi découvrir celui qui est plus geek, celle qui a une voix plus classique, celle qui fait la folle, mais qui est en fait extrêmement fragile et timide... Je trouve cette démarche plus intéressante pour ce que j’ai à faire.
Quel est votre regard sur le groupe d’Académiciens?
Il y a beaucoup de différences entre les Académiciens, mais les voix sont bien développées. Il y a une très grande sincérité dans la manière dont ils s’expriment. Cela dit, quand on monte sur une scène, on doit être un performeur. Tout ce qu’on a vécu durant la semaine, les gens s’en fichent. La chose la plus importante est ce qu’on livre dans l’instant présent. Pour cela, il faut aussi présenter une version encore plus fantastique de soi-même.
Qu’est-ce qui vous a surpris à propos de ces jeunes?
Je vois qu’ils ont un lien très proche, c’est assez particulier. Dans les autres pays, ce n’est pas comme ça. Le lien entre eux est très fort. J’adore Ariane Moffatt, elle est fantastique. Lara Fabian est aussi extrêmement franche, d’une manière très transparente. Je la redécouvre ici, et la manière dont elle parle aux Académiciens est vraiment super. Il y a une candeur qui fait du bien quand ces deux femmes s’expriment.
Quels aspects du métier souhaitez-vous aborder avec les Académiciens?
Je veux leur faire comprendre qu’ils ont le droit de développer un pouvoir magique, de suspendre le temps, de faire rêver les gens, de provoquer l’émotion et d’être des superhéros le temps de deux minutes ou de deux heures, s’ils font leur propre spectacle. Il faut qu’ils comprennent à quel point cette transformation qui se passe sur la scène est importante. Plus on fait ce métier, plus on réalise qu’on est deux personnes, car on ne peut pas être la même personne sur scène que dans la vie quotidienne. L’aspect transformatif de la scène m’intéresse beaucoup.
Comment se déroulera votre travail avec eux?
C’est entièrement basé sur les numéros qu’on est en train de préparer, soit deux gros numéros dans les Variétés du 28 mars et du 4 avril. Chaque détail de ces numéros est planifié et fait sur mesure avec les équipes de Star Académie et celles de ma compagnie. Je travaille avec ma troupe, comme une compagnie de théâtre. Mais avant ça, il va y avoir beaucoup de coaching, beaucoup de cours et beaucoup de répétitions.
Mika travaillera avec les Académiciens à compter de la semaine du 22 mars, et mettra un numéro en scène pour les Variétés du 28 mars et du 4 avril.
Mika
"Mon amour de la musique vient de ma mère"
Le chanteur Mika est maintenant arrivé au Québec et sera directeur artistique à Star Académie.
Nous avons eu la chance de nous entretenir avec lui alors qu’il était en quarantaine en pleine campagne. Au cours de cette entrevue, nous avons eu l’occasion de discuter avec lui de son confinement, de son entrée à Star Académie, de création musicale, mais aussi des derniers mois qui furent émotifs pour l’artiste puisqu’il a vécu le deuil de sa mère.
Mika, comment ça va?
Ça va bien, même si nous sommes dans une période étrange. Ça fait un an que nous vivons tout ça. J’ai dû annuler ma tournée et plusieurs événements, mais, en même temps, j’ai décidé de transformer tout ça et d’en faire une période créative. J’en ai profité pour faire de la musique, mais aussi pour me reposer un peu.
Au moment où on se parle, tu es en quarantaine à la campagne au Québec. Comment ça se passe?
Je suis actuellement à une heure trente de Montréal. Je suis entouré d’arbres et de neige. Aujourd’hui, c’est la troisième journée que je passe seul ici. Pour moi, c’est déstabilisant de faire ça seul. Les gens de la production de Star Académie m’apportent des provisions qu’ils laissent à ma porte. Je remplis un questionnaire chaque jour sur mon état de santé. Je préfère quand même faire une quarantaine plutôt que devoir annuler. En ce moment, j’ai l’impression d’aller à contresens de la dynamique que je vivais depuis un an, puisque j’annulais tout le temps des projets. C’est donc ma petite résistance à moi, mais tout en suivant les règles. J’ai fait un magnifique spectacle du Nouvel An à Versailles et un concert pour Beyrouth. C’est ma manière à moi de ne pas me limiter à chanter dans nos cuisines, mais bien entendu, j’ai suivi les protocoles sanitaires.
Plusieurs se sont résignés à ne pas faire de spectacles ou à opter pour le virtuel. Toi, tu as été plus coriace. Est-ce que ça a été difficile de réaliser le tout?
Ça a demandé beaucoup d’organisation. Par exemple, pour le spectacle « I love Beyrouth », je tenais à faire ce concert afin de venir en aide au Liban, qui a été victime de deux puissantes explosions. Pour présenter ce spectacle dans un tel contexte, il faut de la créativité. Et comme il est pratiquement impossible de trouver un producteur en ce moment, j’ai décidé de produire moi-même mon spectacle à Beyrouth avec mon assistante. En fait, un truc qui devait avoir lieu dans mon jardin avec une équipe de 12 personnes a finalement monopolisé 280 personnes dans sept pays différents. Le spectacle avec l’Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles a aussi été important pour moi, parce que ça a été la dernière fois que ma maman a pu me voir en spectacle. Elle est décédée quelques jours après, emportée par le cancer. Ce spectacle a été fait devant un public restreint et masqué. Je suis très fier de l’avoir fait! Mais en ce moment, proposer des spectacles, c’est un défi chaque fois. Il faut tout construire de manière différente. Je pense que ça va changer notre façon de faire, même après la pandémie.
As-tu tout de même pu te reposer un peu dans la dernière année?
Oui, je me suis reposé quand j’étais à Athènes. Au départ, quand la pandémie a débuté, j’étais en Australie. Ensuite, mes spectacles en Asie ont été annulés, et tout tombait. Je suis donc rentré en Europe. Mon conjoint est grec, et il n’avait pas de Green Card pour entrer aux États-Unis. L’Italie étant fermée, on a donc décidé de passer quelques mois à Athènes. Ce fut une belle période au cours de laquelle j’ai pu passer du temps avec mon amoureux, Andreas. Durant le confinement, nous avions le droit de sortir uniquement pour faire du sport. Donc, tous les jours, j’allais courir autour de l’Acropole. J’ai vécu le printemps et la Pâque orthodoxe en Grèce. Ces bons moments de calme que j’ai passés avec mon amoureux m’ont permis de reprogrammer mon cerveau.
Mais tu as décidé de ne pas reprendre ta tournée après la pandémie et de passer à autre chose, pourquoi?
Parce qu’en un an, mon album a fait son chemin. Depuis, il s’est passé tellement de choses dans ma vie que j’ai maintenant envie de m’investir dans l’écriture de nouveau matériel. En ce moment, je veux cultiver le côté euphorique et improbable de la vie.
Qu’est-ce qui t’a amené à dire oui à Star Académie?
J’ai trouvé l’idée un peu dingue, mais comme d’habitude, les idées un peu improbables me plaisent. Mais je vis toujours une expérience créative avec le Québec qui m’a toujours apporté quelque chose. J’ai une grande liberté avec Star Académie, ça m’a vraiment plu.
Comment expliques-tu cette connexion spéciale avec le Québec?
D’une manière assez simple: il y a un côté de ma vie qui est très américain, très new-yorkais. J’ai aussi grandi en Europe, à Paris et à Londres et, tout à coup, je me retrouve à Montréal, un endroit où il y a le mélange des cultures francophone et européenne, et ce côté nord-américain. J’ai trouvé ce mélange tout à fait séduisant et rassurant. En plus, les standards ici sont ceux de l’excellence. C’est quelque chose de très rare et de très charmant. Le Québec a une personnalité et une identité bien différentes, et je me reconnais beaucoup là-dedans. L’Orchestre symphonique de Montréal est le premier orchestre avec qui j’ai chanté; ce fut le premier à me proposer une collaboration. Mon premier aréna au monde, ce fut le Centre Bell. Donc, j’ai vraiment une connexion spéciale avec le Québec.
À quoi va ressembler ta collaboration à Star Académie?
Je vais créer de grands numéros avec les Académiciens en plus de chanter avec eux. Je vais être un directeur artistique très candide et très direct à la fois. J’adore les gens qui font bien les choses, mais je dis aussi les vraies choses; c’est ce que je vais faire avec eux. C’est comme ça que j’ai été éduqué toute ma vie. Au début, je peux sembler très exigeant, mais au final, je veux créer quelque chose qui va transporter les téléspectateurs et les Académiciens. Ils vont travailler fort pour y arriver. Mais je suis très heureux de pouvoir participer à ce projet et j’ai bien hâte de commencer à travailler avec ces jeunes talents.
Il te reste quelques jours de quarantaine, seul, que comptes-tu faire de ce temps?
En ce moment, tout le monde dans mon entourage sait où je suis. Donc, ils m’appellent tous ou me font des Zoom. Je pensais que j’allais être complètement déconnecté, mais ce n’est pas le cas. Comme je ne bouge pas, on peut me joindre facilement. Sinon, j’écoute beaucoup de musique et je planifie mes numéros de Star Académie. Je vais monter deux séquences, une semaine après l’autre, et des classes de maître avec les Académiciens. Ce sera un genre de medley qui raconte une histoire à travers la musique, la scénographie, la mise en scène, le décor et les costumes. Ce sont vraiment de beaux projets. Je ne vais pas donner des leçons de chant en direct. Je vais vraiment faire autre chose avec eux et pousser leur créativité au maximum. Je veux les sortir encore plus de leur zone de confort.
En terminant, comment vois-tu la suite après la pandémie?
Je pense que je vais renouveler les choses. C’est pour ça que j’ai annulé ma tournée: j’ai envie de déclencher le prochain chapitre créatif de ma vie. Mon dernier disque, « My Name is Michael Holbrook », était très personnel. C’était presque un film sur ma famille et ma vie intime. Présentement, ce que je suis en train de mettre en place est très différent; c’est une tout autre énergie. Ça a quelque chose de très libérateur. C’est très psychédélique et c’est un peu une réaction à cette période que nous vivons. Les derniers mois furent difficiles, avec la mort de ma maman; tout ça fut déstabilisant et perturbant. Ça a tout remis en perspective et c’est probablement la chose la plus difficile et pénible que j’ai eu à vivre dans ma vie. Là, je suis en mode reconstruction, j’ai envie de poursuivre dans la création et mon amour de la musique. C’est ce que ma maman m’a transmis de plus précieux.
journal "7 jours"
Comme directeur artistique, Mika a sans aucun doute laissé sa marque sur la cuvée 2021 de Star Académie. Rigueur, rires et liberté sont au coeur des propos qu’il a partagés avec nous.
Mika, êtes-vous fier de votre travail comme directeur artistique à Star Académie?
J’ai un drôle de concept de la fierté. Je ne suis jamais trop fier de rien. Je suis trop impatient pour être fier. Je sais toutefois que j’ai pris du plaisir à faire ce travail et que, à quelques reprises, je me suis arrêté pour me dire: «Wow! ça, on n’a jamais vu ça ailleurs!» Mais au-delà des feux d’artifice ou des fleurs, ce qui m’a plu le plus, ce sont des moments comme celui où Maëva et Annabel ont repris Boom Boom Boom, car j’avais l’impression que la chanson ne m’appartenait plus. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à redécouvrir quelque chose que j’avais pourtant écrit.
Qu’est-ce que ça vous apporte de partager votre savoir avec de jeunes artistes?
Ils me font rire! Ils ont cette légèreté tellement sympathique. À un moment donné, on pense avoir tout vu, mais la jeunesse arrive toujours avec de nouvelles perspectives.
Qu’aimeriez-vous qu’ils retiennent de vos apprentissages?
Qu’il faut bosser pour survivre dans ce métier, et ce, peu importe votre âge.
Les compétitions et les concours de chant, c’est très bien, parce qu’il y a la lumière et les écrans partout. Mais comment vas-tu te défendre lorsqu’il faudra que tu ailles chercher cette lumière et la mettre sur toi? C’est avec de la rigueur qu’on y arrive!
En ce sens, votre enseignement était bienveillant, mais aussi très honnête!
Ça ne sert à rien d’être faux et de dire à outrance: «Oh, tu me touches, je suis ému!» Parfois oui, mais ça doit demeurer exceptionnel. Je pense qu’avec de jeunes artistes il faut un mélange de tendresse et d’enthousiasme, mais aussi d’honnêteté et de rigueur. Il ne faut pas aller vers la dureté et piocher sur les gens, mais avoir la candeur de dire rapidement ce qui est bien et moins bien, et de ne pas s’y accrocher.
Avez-vous eu le temps de discuter avec les autres professeurs de l’Académie?
J’ai surtout discuté avec Ariane Moffatt et Lara Fabian. Elles ont un regard très maternel envers les Académiciens. Elles donnent beaucoup d’elles-mêmes avec franchise. Elles partagent avec générosité autant ce qu’elles ressentent dans leur coeur que dans leur tête. On n’a jamais l’impression qu’elles lisent un script sur un iPad, comme ce qu’on verrait aux États-Unis, par exemple. Et elles me font rire! Il y a tellement de choses que les téléspectateurs ne voient pas. Par exemple, pendant le medley de demandes spéciales avec Gregory Charles, Lara était debout sur sa chaise et chantait presque plus fort que les Académiciens. C’est fantastique parce que ça démontre que, même si on est sérieux dans la vie, quand il y a de la musique, c’est le temps de se laisser aller!
Vous qui avez visité les plateaux de télévision du monde entier, seriez-vous capable de pointer l’ingrédient spécial de la recette québécoise?
C’est le mélange entre les séquences qui sont vraiment travaillées et les autres qui sont beaucoup plus dans l’esprit du moment, voire improvisées. Ce mélange-là, il est très québécois et à l’image des gens d’ici, je pense. Par exemple, au Québec, on peut manger dans un restaurant où tous les plats sont extrêmement étudiés et travaillés et de niveau international, mais c’est toujours fait avec une énergie plutôt cool. Ici, on fait bien les choses, mais sans se prendre la tête!
Les Académiciens sont extrêmement solidaires entre eux... Avez-vous déjà vécu une collégialité semblable en début de carrière?
Non. Bien que mon profil public ait démarré dans la vingtaine, j’étais sur scène dès l’âge de 8 ans. Quand on commence aussi jeune et qu’on doit performer devant 3000 personnes, ça change notre mentalité par rapport aux autres. C’est un drôle de métier où l’on est entouré d’énormément de gens tout en restant très seul parfois. J’avoue que d’avoir vu chanter les Académiciens ensemble après les Variétés, soulagés de leur soirée, ça m’a réchauffé le coeur. Tout à coup, j’ai vu les gamins en eux, et ça m’a touché.
Que leur souhaitez-vous?
Être sur scène, c’est presque tribal. Pendant un concert de deux heures, ta voix, tes pieds, ton regard doivent parler aux gens, et ça devient quasi cérémonial, car tu te sens possédé par quelque chose qui n’a rien à voir avec la vie de tous les jours. C’est extrêmement cathartique! Ce qui différencie les amateurs des professionnels, c’est que l’amateur n’assume pas ça jusqu’au bout et se pose des questions, tandis que le professionnel est toujours fluide, courageux et libre. Je leur souhaite de trouver cette liberté totale!
Qu’est-ce qui vous attend après Star Académie?
Ce sont des mois intenses d’écriture. On m’attend en France et en Italie, mais d’abord et avant tout, j’irai passer quatre jours chez moi aux ÉtatsUnis. Avec la covid, j’ai été beaucoup suspendu dans les airs ces derniers temps et j’ai hâte de rentrer à la maison.
LA DOUCE RÉSISTANCE DE MIKA
JOSÉE LAPOINTE
LA PRESSE
Avec son masque et sa casquette, c’est à peine si on reconnaît Mika lorsqu’il se présente au rendez-vous mercredi.
Vêtu d’une veste rouge et de jeans, baskets aux pieds, le chanteur se promène incognito dans le centre-ville de Montréal. Son dernier passage chez nous remonte à septembre 2019, lors de deux spectacles mémorables au Théâtre Corona, prélude à une tournée mondiale des grands arénas… qui n’a jamais eu lieu pour cause de pandémie.
« J’avais deux mois de tournée aux États-Unis qui étaient vendus full », nous raconte-t-il lors d’un entretien charmant, assis sur un banc de parc. « Lollapalooza, Coachella, l’Amérique du Sud… Mais j’ai pris la décision, dès le départ, de tout annuler et de ne pas reporter. Je voyais ce qui se passait en Asie, je voyais ce qui s’en venait et je me disais : c’est pas possible, ce truc est trop gros. »
La supervedette est au Québec pour participer à Star Académie et passera deux semaines avec les concurrents – il montera deux numéros, dont un avec ses propres chansons –, contrairement au plan initial qui prévoyait plutôt quatre fois en trois mois. « Ça devait être plus long et plus dispersé. J’arrive, je m’en vais, je reviens, pour voir le progrès », explique-t-il.
Les restrictions sanitaires ont bien sûr changé les plans. Mais Mika n’a pas voulu se désister de sa participation à la populaire émission, même si elle impliquait deux semaines de quarantaine à son arrivée, entre autres parce que, parmi ses spectacles annulés, il y avait ceux prévus au Centre Bell et au Centre Vidéotron.
« Ça signifiait que cette région que j’aime et à laquelle je dois beaucoup, qui m’a toujours amené de l’énergie au cours des 14 dernières années, eh bien, j’aurais pu ne pas y aller pendant trois ans, potentiellement. C’est trop. »
L’année 2020 a été émotivement éprouvante pour Mika, mais il n’a jamais arrêté de travailler. « Je ne suis pas un héros pour avoir fait ça. Mais pour moi, c’est une sorte de douce résistance. »
Le chanteur d’origine libanaise a entre autres organisé un grand spectacle caritatif virtuel pour venir en aide aux sinistrés de l’explosion de Beyrouth – « Je reconnais que c’est un petit truc par rapport à l’ampleur de la crise là-bas, mais ce n’est pas parce qu’on se sent impuissant qu’on ne peut pas faire de bruit quand même » –, composé la musique du feu d’artifice du 31 décembre au château de Versailles, offert un concert classique de ses grands succès dans la salle somptueuse de l’Opéra royal de Versailles (qu’on peut toujours regarder sur le site de France Télévision, et dont l’album est offert sur les plateformes d’écoute en continu).
Il a donc voulu créer des projets signifiants, question d’y trouver chaque fois une « ligne de beauté ». « Il y a différentes manières de regarder le monde, qui permettent de mettre du sens et de l’ordre dans la vie autour de nous et en nous, explique Mika. Une de ces règles, c’est la règle de la beauté. Parce qu’il y en a même dans la tristesse. Même dans la peine. Il y a de la beauté même dans la mort. »
Cette quête est justement inspirée par la mort de sa mère, qui a été emportée il y a deux mois par un cancer après avoir aussi attrapé la COVID-19 et y avoir survécu. C’est sa mère qui l’a aidé à trouver sa voix et à se construire, se souvient-il, et tout ce qu’il fera dans cette « ligne de beauté » lui sera toujours dédié. « Je n’ai pas honte de le dire », avoue doucement Mika, qui estime que ce concept lui « donne du courage ».
« Cette idée aide à la survie et à la créativité, et rester créatif sera important dans la prochaine phase de ma vie, alors que j’approche de la quarantaine. »
Cette année qui vient de s’écouler a aussi permis à l’auteur-compositeur-interprète de réfléchir à son rôle comme artiste. Lui qui se sentait souvent « perplexe » et « hors contexte » lorsqu’il comparait sa musique à celle de la scène urbaine, comme le rap et le R&B, affirme avoir réalisé pendant la crise que c’était en fait sa « plus grande valeur ».
« Je me suis dit : c’est OK, ça va, c’est la raison pour laquelle je peux toujours travailler, autant avec de grands moments de succès commercial que des moments plus discrets. Et ça, c’est une force, pas une faiblesse. J’espère que ça m’aidera à assumer encore plus, pour être encore plus fort dans ma réponse créative. »
Alors qu’il a recommencé à écrire pour un prochain album et pris goût aux happenings et aux évènements ponctuels, Mika ne cultive aucun regret par rapport à sa tournée annulée.
« C’est passé, ça, la frustration. Et puis, c’est intéressant aussi, une interruption. Il y a un côté un peu oriental dans ça. Un peu inch Allah. Qui le sait, tu vois ? »
Ce qui est certain, par contre, c’est que même si 2020 a été terrible et « étouffante », il prêche pour le devoir de mémoire : l’oubli serait une énorme erreur, croit-il.
« Ce serait insultant pour les gens qui ont souffert le plus. Si t’as pas eu d’argent, pas eu le soutien du gouvernement comme il fallait, si t’es mort sans ta famille, si t’as perdu quelqu’un sans lui dire au revoir… et on t’efface ? Ou, au contraire, on souligne, on rend honneur à la souffrance qui a été vécue, et on change au moins quelque chose. Oui, il y a des choses que j’aimerais oublier. Mais 2020, non.