Nous en sommes tous là, nous n'y connaissons rien mais enfin a posteriori, on peut chercher à comprendre.
Les titres comme "Histoires Naturelles" et "Nolwenn owho" racontent en fait exactement la même histoire, celle d'une fille qui a fait le château et sur qui une bonne moitié de la France et en particulier des médias, s'est mise à taper, et à divaguer alors que l'autre l'encensait pour ce qu'elle n'était pas. Ce sont des titres qui la représentent mais qui sont trop étroitement liés à sa personnalité et à son parcours, pour que chacun se l'approprie et se mette à les chanter dans sa vie quotidienne, pour exprimer un instant ou un état d'âme particulier. Donc autant je peux comprendre le choix parce qu'ils racontent son histoire tout à fait particulière, autant on pouvait être sûr que ça ne deviendrait pas des tubes populaires.
"Cassé" je déteste, mais à la limite, l'histoire d'une rupture, on peut tous ou presque s'y reconnaître. Par contre c'est inchantable pour le vulgum pecum. ça n'a vaguement d'intérêt que fortissimo et qui peut s'y coller? En outre, Les paroles sont écrites dans un français à la syntaxe trés approximative, et ça faisait plutôt penser à l'histoire d'une femme de 40 ans que d'une jeunette de 20 ans. A vrai dire pratiquement tous les titres du premier album faisaient assez "vieux" pour être honnête. J'ai fait de mon mieux à l'époque pour rester positive, pour le moral des troupes, mais ça m'a coûté de sérieuses contorsions de méninges. "Suivre une étoile" déjà faisait référence à la star ac, au destin bien sûr mais trop connoté star ac, selon moi. Le château et la star ac tournaient à l'obsession pour les médias mais aussi dans ses titres parce qu'à l'époque, elle refusait de chanter bêtement l'amour, qui aurait été trop banal. C'est vrai l'amour c'est banal mais c'est aussi le ressort de la vie, des gens et des chansons populaires.
La chanson de Souchon "Toto dix ans" est trés intime mais plein d'adultes vivent cette difficulté à grandir, ce refuge dans l'enfance ou y reconnaisse ce qu'ils reprochent à leur homme. Donc ça peut être approprié par tout le monde.
D'une manière générale, je sais que mr Rantanplan lui est assez choqué par le fait qu'il y a trop de "JE" dans les chansons de Nolwenn. Selon lui ça finit par paraître trop égocentré. J'avoue que je ne m'étais jamais posé la question sur les chansons qui m'accrochent tout de suite ou pas avant de m'interesser à Nolwenn. Pas plus que je n'avais remarqué si on utilisait le je, le tu ou le on.
Pour moi, je sais que la mélodie est primordiale. Ensuite, c'est le refrain. Il me faut peu de mots, mais qui sonnent bien. Pour m'en tenir aux titres en français, j'aime le refrain de "reste encore", "d'endormie", celui de "je ne serai jamais ta parisienne" (sauf que je n'aime pas les couplets et que la formule "ma place n'est pas la mienne" ne passe toujours après tous ces mois et pour être honnête je trouve que cette chanson fait du sur place).Pour d'autres chansons j'aime les paroles, mais le refrain ne me revient pas spontanément en tête, c'est le cas de "l'enfant cerf volant" ou même de "Textile schizophrène".
"Faut-il faut-il pas?" ça aurait pu passer peut-être mais le sujet de l'indécision des gens du signe de la balance c'est à la fois trés fille frivole et trés limité comme message, non? Mais je crois que la déception tenait au fait, qu'elle ne chantait que d'une voix désincarnée dans cette chanson qui pour le coup, ne mettait pas vraiment son timbre en valeur. Moi dans ce titre il me manque la chair de sa voix, je suis désolée.
Ecarter le regard, le porter un peu plus loin sur les autres et pas uniquement sur son nombril, c'est un peu ce que j'aurais envie de lui dire. Mais je suis peut-être(sans doute) injuste, c'est vraiment le sentiment que j'ai quand je pense aux titres qui ont été choisis pour lancer et représenter les albums. C'est plus injuste quand je pense au Cheschire Cat même s'il reste beaucoup de ça encore. Le côté journal intime à la Bridget Jones.
Le recours à l'avis des fans, c'est assez périlleux parce que les fans à priori, ils peuvent donner des avis extrêmement conformistes, au moment où au contraire il faudrait initier autre chose. Ils s'attendent à retrouver ce qu'ils ont aimé une fois. Avec Nolwenn c'est d'autant plus compliqué que nous n'avons jamais réussi à nous mettre d'accord sur ce que nous aimions dans son répertoire sauf peut-être enfin sur cet album où les divergences sont bien moindres.
L'idée serait de demander à des artistes amis, qui ont su choisir leurs titres et faire rentrer plusieurs d'entre eux dans la culture populaire ou à des producteurs pas forcément impliqués dans le projet, des gens qui sentent l'air du temps. Je crois que c'est vraiment un savoir-faire bien particulier que de savoir choisir le titre phare d'un album, les chansons qu'on met en avant. C'est vraiment difficile, et il n'est pas sûr que l'artiste lui-même soit le mieux placé pour le faire, ni même ses fans, curieusement.
Moi si je n'avais pas entendu le Tri martelod en live chez Daniela lors du premier enregistrement de Chabada, jamais je n'aurais imaginé à quel point ce titre mettait enfin sa voix en valeur dans ce qui me bouleverse dans sa voix. Autant la Jument ne me convainquait pas autant le Tri Martelod oui.
Bref, moi non plus je n'y connais rien. Je ne sais pas vraiment comment je fonctionne lors d'une première écoute et pourtant, c'est souvent à cet instant précis que ça se joue, soit le titre m'accroche et je peux le fredonner soit j'ai envie de zapper. Nolwenn, a déclenché tant de haine avec les histoires du chateau puis les fans de Jenifer qu'on ne sait si les pannels d'auditeurs potentiels zapperaient parce que c'est Nolwenn ou parce que le titre n'accroche pas. J'espère que pour toute son équipe, la réussite de Bretonne leur a éclairci le chemin pour les albums à venir et que nous éviterons les guerres de tranchées entre les pro "pêchus" et les pro "douceurs".