Comment ai-je vécu ce concert ?
Tout arrive à qui sait attendre, bande d'affamés !!!...
Comme vous le savez, je suis fidèlement les tournées de Nolwenn et ce de manière assidue et passionnée plus particulièrement depuis "Histoires Naturelles" où je m’étais laissée embrigader par notre amie Josette.
Depuis cette période et d’aussi loin que je me rappelle, je n’avais jamais jusqu'à présent entendu Nolwenn autant en difficulté vocalement sur les notes aigües, sur sa reprise de souffle, sur des tenues de notes et sur d’autres petits détails techniques plus secondaires. Le rhume annoncé était donc hélas, bien réel...
Ce constat fait dès les toutes premières chansons, j’espérais que sa voix se chauffe un peu plus au fil du spectacle et ressorte légèrement plus claire, plus vibrante, à la longue. Espoir vain...
Sur plusieurs titres tels que Brest, J’ai volé le lit de la mer, Ophélia…, j’ai donc souffert pour elle et avec elle de son incapacité à pouvoir se transcender, ne serait-ce que simplement porter sa voix, reprendre son souffle…
Au-delà de sa voix qui ne ressortait pas sur ces titres spécifiquement, certains signes ne trompaient pas sur son état : son regard très brillant dès le début du spectacle n’était pas le signe d’une émotion grandissante mais bien d’un état fiévreux, elle se touchait la gorge à moult reprises, son visage retranscrivait également ses difficultés lors des montées, elle se retournait pour tousser avant certaines chansons…
Ceci étant dit, elle a assuré son spectacle de manière très professionnelle, consciencieuse et courageuse et sans aucune défaillance
Grâce à sa technique vocale fiable et maîtrisée, je n’ai constaté aucune fausseté et quelque fut son état et sa fatigue bien présente, elle a respecté le public présent et fait honneur à son répertoire.
En tapant ces quelques lignes, cela vous paraîtra sûrement banal, mais j’ai fait plusieurs fois le constat auprès d’autres artistes, dont je tairai les noms, que ce n’est pas toujours une évidence…
Comme j’étais placée au 2ème puis au 3ème rang (j’ai une grande facilité à rétrograder ! ) et que la voix de Nolwenn sortait très en retrait voire étouffée, dans les premiers rangs en tout cas, j’observais les réactions du public qui pour la plupart la découvrait pour la première fois sur scène, craignant quelques mauvaises impressions. A priori, il n’en fut rien, tout du moins je n'ai rien décelé de particulier, mieux, j’ai trouvé que le public faisait corps avec elle, la soutenant, chantant avec elle et l’applaudissant fortement (tout du moins dans la fosse). J’ai d’ailleurs ressenti que cela lui avait donné du baume au cœur et qu’elle s’était appuyée sur l’énergie transmise par ce public plutôt chaleureux ; elle le soulignera d’ailleurs à la fin en nous remerciant sincèrement, en expliquant également quel était son état actuel "j'ai un très gros rhubbbe merci d'avoir chanté avec moi, sifflé, dansé..." ce que je trouve honnête et courageux de sa part. Peut-être était-ce cet amour et ce soutien qui l'auront poussée à signer des autographes dehors, à une vingtaine ou trentaine de personnes qui l’attendaient à la « sortie des artistes » malgré le froid humide qui était tombé, son état physique fragilisé et sa fatigue ?...
Durant les chansons où elle devait donner de la voix, elle fut effectivement en peine, couverte par les instruments mais à sa décharge, elle ne fut pas vraiment aidée par l’ingénieur du son qui, étonnamment ne lui donna du son qu’au moment de la Jument ; une chanson reprise par le public, où justement elle n’a pas forcément besoin d’être épaulée par la technique J’ai donc maudit ce technicien durant toute la soirée en espérant que le reste de la salle l’entendait mieux, y compris dans les gradins qui était bien loin. Je m’en suis d’ailleurs assurée auprès d’un couple d’un certain âge dont le Monsieur aurait bien aimé claquer une bise à Nolwenn et sa dame, obtenir un autographe. Le Monsieur a trouvé le spectacle très plaisant, le son également (OUF !), mais il regrettait certains jeux de lumière à différents moments, qu’ils avaient parfois dans les yeux, ce qui bien sûr les gênaient et ne leur permettaient pas de distinguer correctement Nolwenn.
Juste derrière moi, en fosse, un gentil Cognaçais qui avait gagné sa place dans une radio locale, la voyait aussi pour la première fois sur scène et n’a pas regretté son déplacement, me disant même qu’il ne l’imaginait pas bouger autant. Et dire qu’elle bouge beaucoup plus lorsqu’elle est en forme, jusqu’où l'aurait-il alors complimentée ?...
Dans le regard des enfants, qu’ils viennent des 4 points cardinaux de l'hexagone et ici du Sud-Ouest, j’y ai encore vu des tonnes d’étoiles qui brillaient lorsque Nolwenn s’approchait du bord de la scène et les regardait. Mais la configuration de la salle n’a pas permis qu’elle descende pour taper dans les mains des petits et des grands.
Quelques photos ont été prises devant. L’escouade des vigiles a veillé à ce que les flashes ne fusent pas, mais ils furent discrets et plutôt sympas.
En fin de concert, accoudées au bar de la salle, des dames qui avaient immortalisé la Jument sur leur mobile, regardaient le résultat, contentes du souvenir.
Concernant l’ambiance, je craignais qu’elle fut frileuse et moyennement chaleureuse, mais il n’en fut rien et l’écoute attentive et respectueuse en début de concert, se changea vite en des acclamations et des applaudissements nourris et cela me réchauffa le cœur, d’autant plus que ce furent les petites voix du jeune public qui se lâchèrent et ressortirent le plus en réclamant d’autres chansons et en rappelant Nolwenn sur scène. Ce relais énergique de la nouvelle génération, continua de me réconforter : la relève « fan » est définitivement en marche !!!
Malheureusement, il y a un HIC : la gigue loubésienne ne figurera pas, à mon avis, dans le Top 3 du classement, loin s’en faut… Il y eut des claquements de mains, beaucoup d’allégresse, mais de danse, à proprement parlé, il n’en fut pas vraiment question à l’exception d’un petit groupe qui s'est éclaté en sautant et que Nolwenn remercia chaleureusement.
Quant aux spectateurs des gradins, je les craignais endormis car tournant la tête de temps en temps, je ne voyais pas beaucoup de mouvements. Mais Nolwenn a réussi à les faire chanter et ils ont apprécié cette attention en l’acclamant comme il se devait, très fortement, prouvant de la sorte qu’ils étaient encore bel et bien vivants
Elle échangea d’ailleurs pas mal avec eux et conclu sous des hourra : « Vous êtes beaux en haut ! », ce qui nous fit réagir immédiatement en fosse. Du coup, nous avons eu droit, nous aussi, à notre compliment
L’ambiance fut vraiment bonne et décontractée à tel point que Nolwenn nous annonça qu’elle ne voulait plus partir de St-Loubès et qu’elle attendait que quelqu’un se propose pour l’héberger. Bien entendu, sous les applaudissements nourris, des voix plutôt masculines s'élevèrent dans la salle…
Avec son band, également, l’atmosphère détendue et complice se fit ressentir et tout particulièrement lors du salut au public : j’ai observé un petit jeu durant lequel Nolwenn donne le top pour qu’ils se baissent à l’unisson, mais bien sûr ce signal c’est quand elle le veut, ce qui les contraint tous à attendre son bon vouloir pour le « 4 » libérateur, la coquine !!!
Petit dernier point : le traditionnel lancer de serviette de François DELFIN (le guitariste) qui fut accompagné d’un commentaire de Nolwenn qui précisait que c’était très rare et que celui qui l’attrapait pouvait d’office la mettre en vente sur Ebay dès qu’il rentrerait chez lui !
En résumé, un concert émouvant de par son contexte, plaisant, mais qui bien que bon ne restera pas dans mon Top 3 personnel.
"Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m'est étranger" Térence