François Delfin et Olivier Brossard étaient dans l'orchestre de la Star Ac et ont participé aux tournées de Jennifer et Grégory Lemarchal d'après mes recherches.
Olivier Brossard : "Savoir écouter et s’adapter" sur son Myspace, très intéressant!
"Accompagner, c’est savoir écouter et s’adapter"
Pour vivre de la musique, on peut enseigner, développer un projet studio ou live, produire des artistes…. Ou accompagner les grands noms de la scène pop-rock. C’est le cas d’Olivier Brossard, qui a collaboré en tant que bassiste et choriste avec des artistes comme Raphaël, Florent Pagny, Dick Rivers ou Jennifer. Actuellement en tournée avec Laurent Voulzy, Olivier pratique le métier depuis une dizaine d’années et en connaît bien les ficelles. Un bon prétexte pour lui poser quelques questions après son concert aux Francofolies de Spa (Belgique) en juillet dernier.
Par G�ry Brusselmans.
Les critiques liées aux concerts avec Laurent Voulzy sont bonnes. Comment est-tu entré dans son équipe ? Par une connaissance ou avec un coup de pouce de la maison de disques (Sony-BMG) ?
Au début, on m’a appelé pour faire des remplacements de promotion radio. Je connaissais la manageuse de Laurent Voulzy et j’avais déjà travaillé avec elle pour un autre artiste. Après quelques mois, il a eu besoin de monter une nouvelle équipe. Il lui fallait quelqu’un qui puisse jouer mais aussi chanter. Une condition indispensable pour Laurent Voulzy : on est seulement quatre sur scène. Il faut donc pouvoir être polyvalent.
Y-a-t-il des contraintes quand on joue avec un artiste comme Voulzy ? Peux-tu improviser quelques parties ou alors toutes tes lignes musicales sont imposées ?
En fait, ça dépend des artistes avec lesquels tu joues ; avec, certains artistes, tu as plus de place et tu peux laisser davantage s’exprimer ta personnalité. Dans le cas de Laurent Voulzy, le travail est très pointilleux, car il prend du temps à écrire ses disques. Presque toutes les notes sont écrites à l’avance. Tout est bien agencé et il y a donc un souci certain de précision. Pour moi, cela représente un gros travail de mémorisation car je ne lis pas. Et il faut en plus ajouter des chœurs. Il n’y a donc pas vraiment de place à l’improvisation avec Laurent Voulzy.
Quand on est musicien accompagnateur pour de grands artistes, on doit s’adapter à différents styles. Est-ce que chez toi, tu travailles dans ce sens ? Par exemple, est-ce que tu varies volontairement les styles (jazz, funk, reggae, bossa…) pour être toujours plus polyvalent ?
J’ai rarement eu cette démarche ; c’est peut-être un peu idiot, mais c’est comme ça. Je viens du rock et j’ai écouté beaucoup de rock. Ensuite j’ai écouté pas mal de styles des années 60-70 avec la soul et le funk ; j’ai aussi écouté du hard rock avec Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple,… Mais je suis arrivé dans ce métier un peu par hasard, alors tu t’imprègnes au fur et à mesure des artistes avec lesquels tu joues. J’apprends donc beaucoup sur le tas. Je me suis rarement assis chez moi en me disant : « aujourd’hui, tu vas travailler ce style ».
En tout cas, tu as rencontré pas mal d’univers musicaux, non ?
Oui, j’ai travaillé avec Rachid Taha, Raphaël, Dick Rivers, Jennifer, Grégory Lemarchal. Je suis aussi dans l’orchestre de la Star Academy (plateaux et studio) depuis trois saisons.
Le fait de jouer pour des artistes renommés ne te donne pas envie de lancer tes propres projets musicaux ? Pour être davantage au premier plan ou simplement défendre ton style ou ton nom ?
Oui, mais pour l’instant tout est dans ma tête. Je pense notamment à faire un trio pop-rock avec un batteur : David Salkin, qui est aussi guitariste et chanteur. Sinon, en-dehors des artistes que j’ai cités, j’accompagne aussi d’autres gens moins connus, comme par exemple Fred Jimenez, qui a sorti un album récemment. J’accompagne aussi Andy Sisco, qui a un projet pop-funk.
Donc en fait, tu es vraiment toujours occupé !
Oui, j’enchaîne pas mal ! Par exemple, pour la tournée de Laurent Voulzy, on a fait 50 dates entre mars et août. On recommence une série de dates entre septembre et fin novembre. En tout, ça va faire 90 dates. Sans compter entre temps les enregistrements et les concerts pour d’autres artistes.
Y a-t-il un chemin recommandé pour arriver à faire ce que tu fais aujourd’hui ?
Il n’y a pas vraiment de chemin précis, non. Je jouais un peu de guitare au début et puis j’ai commencé la basse vers 12 ans. J’ai eu quelques cours par-ci par-là, mais j’ai effectué la majorité de mon parcours en tant qu’autodidacte : j’ai beaucoup bossé à l’oreille, écouté des disques. Je suis aussi passé par une école de musique, mais c’était assez bref, car je ne suis pas très doué avec les notions théoriques. J’aime bien tout le côté live, qui est un peu la finalité de la musique, et c’est surtout ça qui m’a motivé.
Un conseil pour entrer dans ce créneau ?
Je crois que la clé du métier, c’est de rencontrer des gens, jouer avec eux... C’est un peu comme ça que j’ai commencé : j’ai fait des jams dans les clubs, puis j’ai fait des remplacements dans des groupes, puis après je suis resté dans ces groupes, on m’a alors appelé pour accompagner d’autres projets et ça a tourné. Si tu chantes à la base, c’est toujours un plus ; il faut aussi beaucoup écouter et s’adapter aux styles des artistes que tu accompagnes. Une chose importante aussi : bien connaître son type de matériel et avoir une palette sonore assez large.