J'ai trouvé ce petit article, témoignage d'un certain Krystov LEROY qui a fait la Nouvelle Star antan :
"Voilà cinq ans que je suis sorti de "La Nouvelle Star", alors pourquoi écrire maintenant sur les coulisses de l’émission ? Mon témoignage est le fruit d’une réflexion que j’ai menée depuis ma sortie de la secte "Nouvelle Star".
Ces dernières années, les émissions de télé-crochet se faisaient plus rares, je pensais que les gens avaient compris, qu’ils n’étaient plus dupes… Et puis cette année, c’est revenu : "Star Ac'", "La Nouvelle Star" et bien sûr "The Voice"… avec autant de succès.
Pourtant, autour de moi, quand on apprend que j’ai participé à "La Nouvelle Star", la première question est toujours : "C’est truqué ?" C’est bien que les gens se doutent qu’il y a des manipulations. J’ai eu envie de raconter mon expérience pour lever un voile sur l’envers du décor.
"La Nouvelle Star", c’est une télé-réalité qui n’assume pas
Que l’on arrête de dire que "Nouvelle Star" c’est plus propre et plus sérieux que le reste : c’est un programme encore plus hypocrite !
Dès le casting, on nous fait croire que tout le monde peut y arriver, que toute la France peut tenter sa chance mais c’est faux. Dans ma "promotion", nous avions tous été approchés par la production via Myspace. Aucun de nous n’avait passé les pré-castings, qui n’existent que pour fournir des "Inoubliables", marque de fabrique de l’émission. Croire que c’est ouvert à tous, c’est un leurre.
"La Nouvelle Star", c’est une télé-réalité qui n’assume pas. Ce sont les mêmes gens que derrière les autres émissions, les mêmes façons de procéder et les mêmes ficelles.
"La Nouvelle Star" crache sur ses concurrents, mais, au moins, la "Star Academy" assume, avec le casting qui va avec. Dans "La Nouvelle Star", on ne le dit pas mais le casting aussi est stéréotypé. Il en faut pour tous les goûts. Et la production sait, dès le début (sauf surprise), qui va aller aux primes et même souvent qui va gagner.
Mon identité a été façonnée, j’appartenais corps et âme à la tribu
Une fois à l’intérieur, j’ai été happé. Comme dans une vraie secte.
La production peaufine notre nouvelle identité. On nous coiffe, on nous habille. À ce moment-là, il n’y a que "la secte" qui compte. Je ne remarquais pas que l’on était en train de me manipuler, de me façonner une nouvelle image. Je me disais que c’était pour mon bien et je n’osais pas dire non aux choix que, finalement, je ne cautionnais pas, musicalement ou esthétiquement.
Il fallait que cela se déroule selon leur scénario. Lorsque l’on voulait me faire chanter une chanson qui ne me plaisait pas, la production me bombardait d’arguments, me faisant croire que c’était le bon choix. Et je finissais par le croire.
Mes proches ne me reconnaissaient pas. Ils ont essayé de m’alarmer, mais, dès que quelqu’un critiquait "La Nouvelle Star", je le prenais très mal, je ne le supportais pas. J’appartenais corps et âme à la tribu, l’extérieur ne comptait pas.
Des chansons choisies soigneusement… pour que l’on soit éliminé
Je n’en peux plus d’entendre que, "La Nouvelle Star", c’est top en matière de musique.
En venant, je pensais pouvoir chanter des choses que j’aimais, du Nirvana, du Radiohead, mais on me répondait invariablement que c’était "trop segmentant".
Finalement, ce sont eux qui choisissent en te faisant croire que c’est bien. Pour la dernière saison, quand ils ont donné du Julio Iglesias à chanter à un candidat, il est parti. Normal. Moi, avant mon dernier prime, quand on m’a proposé mes chansons, j’ai compris que j’étais le prochain sur la liste. J’ai dit au revoir aux autres.
Que faire lorsque l’on nous donne une chanson qui ne nous va pas ? La revisiter ? Mais c’était la marque de Julien Doré, qui transformait le plomb en or et qui a un peu tué l’émission en la résumant après lui à un karaoké géant. Si une chanson ne nous va pas, on a beau donner ses tripes, le résultat est moins bien qu’avec un titre qu’on aime… Je suis sorti sans surprise au moment où la production l’avait décidé.
Je ne crache pas dans la soupe, j’ai pris beaucoup de plaisir à participer. Je ne regrette qu’une seule chose : avoir trop tardé à m’insoumettre, ce que j’ai fait quand j’ai dit en direct que j’avais "envie de faire caca". Je me suis rendu compte de l’embrigadement trop tard.
Un de mes copains d’une autre année m’a dit un jour : "Je suis venu pour faire de la musique, j’ai fait de la télé." C’est exactement ce que j’ai ressenti."
"Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m'est étranger" Térence